Vivre dans le doute, c’est aussi vivre dans une angoisse permanente. Cela, personne ne semble l’ignorer durant ces dernières années, notamment par rapport à ce que ne cessaient de laisser entrevoir la classe politique et ses différents représentants au Parlement. Mais sur les défaillances et le gâchis, se profilent encore des interrogations auxquelles on exige aujourd’hui des réponses : pourquoi nous avoir fait perdre tout ce temps? Qui va payer pour les morts de la pandémie alors qu’avec une meilleure organisation, mais surtout une volonté politique à toute épreuve, la Tunisie a réussi à vacciner plus de 500 mille personnes en une seule journée ? Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons d’un vrai malaise et d’une profonde interrogation sur une classe politique qui n’avait cessé d’accumuler les dérives et les défaillances que ce soit sur le plan purement politique ou d’ordre organisationnel et structurel. Au-delà des regrets et de l’amertume, ceux qui s’étaient permis de décider du sort du peuple doivent aujourd’hui rendre des comptes.
Les travers des acteurs politiques, qui se sont nettement répercutés sur le développement du pays, faisaient écho à une réelle crise de gouvernance. Elle tenait son nom de cette tendance à tromper l’opinion publique. Les déclarations et les justifications n’étaient en fait qu’un prétexte qui en disait infiniment long sur une équipe d’hommes et de femmes à la dérive. Au vu de leurs limites et de leur incompétence, on se demande encore s’ils sont vraiment capables de s’acheter une conduite face aux dérapages qui ont coûté cher au pays.
Les propos d’un député «gelé» sur la journée de vaccination intensive, connu du reste pour sa mauvaise foi et son sens de l’opportunisme, ses dérives côté médias et morale ainsi que son engouement pour l’irrationnel, manquent visiblement d’humilité et de finesse. Des propos qui frisent même le grotesque et l’absurde. Ce qui est regrettable, dans une pareille déroute, c’est la récupération politique à toute épreuve et sans limites!… Si vous ne reconnaissez pas l’exploit et le mérite des organisateurs d’avoir réussi à vacciner plus de 500 mille personnes en une seule journée, vous avez peut-être vos raisons. Mais si vous êtes complètement de mauvaise foi, vous serez entièrement à côté de la plaque, voire indésirable. Quelque part une prise de conscience, mais aussi et surtout une réconciliation entre les citoyens et l’Etat a fait la différence. Là où la confiance et le sentiment d’appartenance cultivent le respect, la sérénité et les obligations mutuelles, trois qualités fondamentales semblent aujourd’hui animer les Tunisiens et les Tunisiennes : ici et là, on se donne à fond, encore et toujours. Il n’est jamais trop tard pour réaliser plus que les paroles, la Tunisie dispose plus que jamais d’actes, de programme, de stratégie et d’alternative pour construire un climat positif.